- déchirure du 1er degré (la peau et un peu de muqueuse)
- déchirure du 2e degré (tissus plus profonds du muscle du périnée)
- déchirure du 3e degré (jusqu'à l'anus)
- déchirure du 4e degré (anus + muqueuse rectale)
L'épisiotomie équivaut à une grosse déchirure du 2e degré, et malheureusement elle peut entraîner des surdéchirures de type 3 et 4 ! Les déchirures du 1er et du 2e degrés étant les plus fréquentes, il vaut mieux laisser venir la déhcirure plutôt que de couper.
Ensuite, la déchirure suit les fibres naturelles, du coup elle cicatrise bien mieux qu'une coupe nette.
Nous sommes l'un des seuls pays européens à pratiquer encore l'épisio à gogo, malgré les mises en garde de l'OMS.
Il existe cependant quelques cas où l'épisiotomie peut s'avérer nécessaire, mais ils sont vraiment minimes !
- en cas de grande prématurité, pour éviter que les os de crâne du bébé ne subissent une trop grosse pression vu que le bébé est faible.
- en cas de mauvaise présentation du bébé
- muscles vaginaux hypertendus (blocage, traumatismes, etc)
- grosse détresse foetale exigeant une extraction dans la minute
Autant dire que ces cas sont extrêmement rares par rapport aux taux d'épisio pratiqués en France!
C'est pour cela qu'il faut en parler avec votre référent médical, ne pas hésiter à faire un projet de naissance à faire valider auprès de l'équipe de la maternité, c'est VOTRE corps, et PERSONNE (pas même des docteurs) n'a le droit d'y porter atteinte sans votre consentement éclairé!
On n'a donc pas le droit de pratiquer une épisiotomie sans le dire à la patiente, sans expliquer la raison de le faire, etc.
Pour finir, je vais citer quelques extraits du rapport de l'OMS :
La pratique restrictive de l'épisiotomie, en cas d'accouchement par voie basse non compliqué, est associée à un risque moindre de traumatisme périnéal postérieur et à une obligation moins fréquente de suture du périnée par rapport à l'épisiotomie systématique.
L'épisiotomie systématique ou la pratique non codifiée de l'épisiotomie sont malheureusement très fréquentes aussi bien dans les milieux défavorisés que dans certains pays développés. Ces derniers pourraient contribuer à la persistance de cette pratique également dans les pays défavorisés, malgré les preuves écrasantes contre sa pratique systématique.
Ne pas faire d’épisiotomie systématique.
Réexaminer la patiente et préciser les indications d’épisiotomie.
N’envisager l’épisiotomie que dans les cas de :
accouchement par voie basse compliqué (siège, dystocie des épaules, extraction par forceps, extraction par ventouse obstétricale) ;
cicatrices de mutilations sexuelles féminines ou de déchirures périnéales complètes voire complètes compliquées mal cicatrisées ;
souffrance fœtale.