Depuis des décennies, l’accouchement est systématisé, dans l’imaginaire collectif on considère que la normalité est un accouchement à l’hôpital, la maman met au monde son petit sur le dos accompagnée d’un gynécologue, une fois né, papa coupe le cordon et voilà l’aventure de la naissance est finie . Voilà l’image de ce que l’on considère comme normal. On sait bien maintenant que l’accouchement sur le dos est le pire qu’il soit, il est anti-physiologique, le bébé devant grimper une côte pour naître, plutôt que de profiter de la gravité et ainsi naître en douceur plutôt qu’en force. On sait également qu’on peut accoucher à la maison, accompagnée d’une sage-femme qui nous a suivie durant toute la grossesse, qui pourra donc accompagner l’accouchement au mieux. Mais qu’en est-il du clampage du cordon ? Existe-t-il une alternative à ce qui est pratiqué à l’heure actuelle ?
Pour répondre à cette question, il convient d’abord de rappeler le rôle du cordon ; durant la grossesse, il relie le fœtus au placenta. Il contient une veine et deux artères : la première amène au bébé la nourriture et l’oxygène, les deux artères quant à elles transportent les impuretés vers le placenta qui se chargera de les évacuer dans la circulation sanguine maternelle. Il y a donc un échange constant entre le bébé et le placenta. Après la naissance, si on ne coupe pas le cordon immédiatement, cet échange continue pendant quelques minutes puis s’arrête de lui-même, permettant au bébé de bénéficier des derniers apports en nutriments et en oxygène contenus dans le placenta. Voilà donc l'alternative : couper le cordon une fois qu'il a cessé de battre.
Le clampage tardif du cordon a bien des avantages :
- Il permet de différer l’utilisation des poumons pour le bébé, de découvrir progressivement la respiration pulmonaire plutôt que de l’obliger à respirer dès sa venue au monde, un choc brutal qui lui fait l’effet d’une brûlure.
- Ça aide le bébé à découvrir ce qui l’entoure (principalement ses parents, mais aussi l’univers aérien, le poids de son corps, l’immobilité, le silence, etc.) plus sereinement car cette découverte ne se fait pas dans la douleur.
- Par ailleurs symboliquement, le clampage tardif permet à la maman et au bébé de faire connaissance avant qu’ils ne soient séparés définitivement (le plus souvent par le père), la transition est plus douce pour l’enfant et la maman.
- Le clampage tardif va permettre au bébé de bénéficier d’un surplus de sang (celui du cordon) et donc des globules rouges et du fer qui vont avec.
En plus des avantages énoncés ci-dessus, le clampage tardif du cordon permet une plus belle naissance, dans le respect du bébé et de ses besoins, après la violence de l’acte de naître, cela permet une pause hors du temps pour papa, maman et bébé, où tout est suspendu, où l’enfant est à mi-chemin entre le monde du dedans et celui du dehors, personne ne le force à quitter le monde d’avant, il peut prendre son temps pour passer de l’un à l’autre quand il le désirera, entouré de l’amour de ses parents.
Il convient toutefois de dire qu’en cas d’incompatibilité sanguine foeto-maternelle (quand la maman et le bébé n’ont pas le même rhésus sanguin) le clampage tardif peut entraîner un ictère sévère.