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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 14:04

 

Depuis des décennies, l’accouchement est systématisé, dans l’imaginaire collectif on considère que la normalité est un accouchement à l’hôpital, la maman met au monde son petit sur le dos accompagnée d’un gynécologue, une fois né, papa coupe le cordon et voilà l’aventure de la naissance est finie . Voilà l’image de ce que l’on considère comme normal. On sait bien maintenant que l’accouchement sur le dos est le pire qu’il soit, il est anti-physiologique, le bébé devant grimper une côte pour naître, plutôt que de profiter de la gravité et ainsi naître en douceur plutôt qu’en force. On sait également qu’on peut accoucher à la maison, accompagnée d’une sage-femme qui nous a suivie durant toute la grossesse, qui pourra donc accompagner l’accouchement au mieux. Mais qu’en est-il du clampage du cordon ? Existe-t-il une alternative à ce qui est pratiqué à l’heure actuelle ? 

 

Pour répondre à cette question, il convient d’abord de rappeler le rôle du cordon ; durant la grossesse, il relie le fœtus au placenta. Il contient une veine et deux artères : la première amène au bébé la nourriture et l’oxygène, les deux artères quant à elles transportent les impuretés vers le placenta qui se chargera de les évacuer dans la circulation sanguine maternelle. Il y a donc un échange constant entre le bébé et le placenta. Après la naissance, si on ne coupe pas le cordon immédiatement, cet échange continue pendant quelques minutes puis s’arrête de lui-même, permettant au bébé de bénéficier des derniers apports en nutriments et en oxygène contenus dans le placenta. Voilà donc l'alternative : couper le cordon une fois qu'il a cessé de battre.

 

Le clampage tardif du cordon a bien des avantages :

 

- Il permet de différer l’utilisation des poumons pour le bébé, de découvrir progressivement la respiration pulmonaire plutôt que de l’obliger à respirer dès sa venue au monde, un choc brutal qui lui fait l’effet d’une brûlure.

- Ça aide le bébé à découvrir ce qui l’entoure (principalement ses parents, mais aussi l’univers aérien, le poids de son corps, l’immobilité, le silence, etc.) plus sereinement car cette découverte ne se fait pas dans la douleur.

- Par ailleurs symboliquement, le clampage tardif permet à la maman et au bébé de faire connaissance avant qu’ils ne soient séparés définitivement (le plus souvent par le père), la transition est plus douce pour l’enfant et la maman.

- Le clampage tardif va permettre au bébé de bénéficier d’un surplus de sang (celui du cordon) et donc des globules rouges et du fer qui vont avec.


 

En plus des avantages énoncés ci-dessus, le clampage tardif du cordon permet une plus belle naissance, dans le respect du bébé et de ses besoins, après la violence de l’acte de naître, cela permet une pause hors du temps pour papa, maman et bébé, où tout est suspendu, où l’enfant est à mi-chemin entre le monde du dedans et celui du dehors, personne ne le force à quitter le monde d’avant, il peut prendre son temps pour passer de l’un à l’autre quand il le désirera, entouré de l’amour de ses parents.

 

 

Il convient toutefois de dire qu’en cas d’incompatibilité sanguine foeto-maternelle (quand la maman et le bébé n’ont pas le même rhésus sanguin) le clampage tardif peut entraîner un ictère sévère.

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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 15:24

Chaque femme enceinte s'est posé cette question au moins une fois... A quoi ressemble une contraction ? Que vais-je ressentir ? Est-ce que ça fait vraiment si mal qu'on le dit ?

 

Ce questionnement fait partie des angoisses classiques des femmes enceintes, on entend parler de douleurs monstrueuses, insupportables... de crampes qui irradient les reins, de douleurs fulgurantes qui semblent nous déchirer... Pourtant il existe aussi des femmes qui disent que ça ne fait pas si mal que ça, que ça ressemble à des douleurs de règle un peu plus prononcées... Alors est-il possible de décrire  "LA" contraction en terme de sensation ?

 

Je pense que non, chaque femme est unique, la douleur dépendra de tout un ensemble de facteurs, comme sa résistance à la douleur évidemment mais il ne s'agit pas de la donnée essentielle : son ressenti découlera également de son passé, de sa grossesse, de ses bloquages, de sa façon d'appréhender son corps, de sa préparation à l'accouchement, etc.

 

Pour tenter de décrire une contraction, on va donc plutôt se tourner vers les données purement physiques qui sont communes à chacune. La contraction est un spasme du muscle utérin dont le rôle est de permettre au bébé de se positionner dans l'axe, de s'engager correctement puis de descendre dans le col de l'utérus. La contraction ne doit pas être appréhendée comme "un passage obligé mais douloureux", elle est au contraire une alliée, c'est elle qui va permettre cette si jolie rencontre entre une toute nouvelle maman et son bébé, c'est un précieux soutien et c'est en la considérant ainsi qu'on va apprivoiser les sensations que cela procure pour ne pas les vivre dans la souffrance.

 

Il ne faut jamais perdre de vue que chaque contraction est un pas vers la venue au monde du bébé, chaque contraction rapproche la maman du moment où elle tiendra son enfant dans ses bras, c'est un guide en qui il faut avoir toute confiance.

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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 22:18

On parle de plus en plus de Projet de naissance, mais ça ne se limite pas à des indications sur le choix de la musique ou sur la couleur des oreillers, le projet de naissance est un véritable outil qui permet aux parents de penser l'accouchement, de discuter de leurs attentes personnelles, de leur façon d'appréhender cette naissance pour qu'elle ait lieu dans des conditions les plus sereines possibles.

 

Mais que peut-on demander dans un projet de naissance ? Comment se passe un accouchement régi par les protocoles hospitaliers et qu'elle est l'utilité des-dits protocoles ?

 

Voyons ce que préconise le guide pratique de l'OMS intitulé Les soins liés à un accouchement normal.

 

 

 

Il ressort de plusieurs études que la position allongée sur le dos pendant le premier stade du travail affecte le débit sanguin dans l'utérus. L'utérus lourd peut comprimer l'aorte et les veines caves et la baisse du débit sanguin peut mettre en danger l'état du foetus. La position dorsale réduit aussi l'intensité des contractions et gêne donc l'évolution du travail. Les positions debout et couchée sur le côté sont associées à une intensité et une efficacité supérieures des contractions (de leur aptitude à réaliser la dilatation du col).

 

=> Le recours à un monitoring ambulatoire permet à la femme enceinte de pouvoir bouger à sa guise, cela n'entrave pas le processus du travail comme le ferait un monitoring continu en position dorsale.

 

 

 

 

Un certain nombre d'essais (Stewart et al. 1983, Liddell & Fisher 1985, Chen et al. 1987, Johnstone et al. 1987, Gardosi et al. 1989ab, Stewart & Spiby 1989, Crowley et al. 1991, Allahbadia & Vaidya 1992, Bhardwaj et al. 1995), ont montré que la position verticale ou une inclinaison latérale pendant le deuxième stade du travail était préférable à la position dorsale. La position verticale est moins inconfortable et facilite la poussée et elle réduit les douleurs du travail, les traumatismes du périnée/du vagin et les infections des lésions. Selon un essai, la position verticale aurait permis d'écourter le deuxième stade. Pour ce qui est de l'issue foetale, des
essais ont fait état d'un nombre réduit de scores d'Apgar inférieurs à 7 en position verticale.


=> Laisser la mère libre de ses mouvements, choisir de rester debout si elle le désire (dans la mesure où elle a choisi d'accoucher sans péridurale) ou couchée sur le côté en cas d'analgésie péridurale peut raccourcir la durée de l'accouchement, éviter les déchirures et facilite la descente du bébé.

 

 

 

 

L'utilisation à tout propos de l'épisiotomie est associée à une augmentation du taux des lésions du périnée et à une baisse du nombre des femmes ayant un périnée intact. Que l'utilisation de l'épisiotomie s'appuie sur des critères rigoureux ou non, toutes les femmes ont ressenti les mêmes douleurs du périnée 10 jours et 3 mois après l'accouchement. Rien ne prouve que l'épisiotomie ait un effet protecteur sur l'état du
foetus. Une étude de suivi s'étendant sur une période de trois ans après  l'accouchement n'a pas permis d'établir que l'utilisation généralisée de l'épisiotomie avait influé sur l'incontinence urinaire. Une étude d'observation portant sur 56 471 accouchements dirigés par des sages-femmes, a fait apparaître une incidence de 0,4 % de déchirures du troisième degré en l'absence d'épisiotomie et une incidence identique associée à l'épisiotomie médiolatérale; l'incidence liée à l'épisiotomie médiane était de 1,2 % (Pel et Heres 1995).

 

=> Une déchirure est préférable à une épisiotomie et de toute façon, l'épisotomie n'empêche en aucun cas la déchirure. Les soit-disants bienfaits de l'épisiotomie (évitement du prolapsus, réduction de l'incontinence urinaire, etc) ne sont basés sur aucune étude scientifique, il est donc préférable de laisser la nature suivre son rythme, laisser le périnée se déchirer en suivant les fibres naturelles plutôt que de couper.

 

 

 

 

Il existe un certain nombre d'observations concernant les effets sur le nouveau-né du
moment où le cordon est clampé (Buckels et Usher, 1965, Spears et al. 1966, Yao et al. 1971, Nelson et al. 1980). Si, après la naissance, le nouveau-né est placé au niveau de la vulve ou au-dessous de ce niveau pendant trois minutes avant le clampage du cordon, environ 80 ml de sang passent du placenta au nouveau-né (Yao et al. 1971, 1974, Dunn 1985). Les érythrocytes présents dans cette masse sanguine sont vite détruits par hémolyse, mais le nouveau-né est ainsi
doté d'une réserve d'environ 50 mg de fer, ce qui réduit la fréquence de l'anémie ferriprive au cours de la petite enfance (Michaelsen et al. 1995, Pisacane, 1996). Théoriquement, cette transfusion de sang du placenta au nouveau-né pourrait entraîner une hypervolémie, une polycythémie et une hyperviscosité, ainsi qu'une hyperbilirubinémie. Ces effets ont fait l'objet d'un certain nombre d'essais (Prendiville et Elbourne 1989). Les bébés nés après un clampage
précoce du cordon présentent un taux d'hémoglobine et un hématocrite plus faibles. Pour ce qui est des troubles respiratoires du nouveau-né, aucune différence sensible n'a été observée entre les deux pratiques. Le taux de bilirubine chez le nouveau-né était inférieur après un clampage précoce du cordon, mais aucune différence cliniquement significative n'a été relevée entre les deux pratiques, ni aucune différence dans la morbidité néonatale.

 

=> On peut demander à ce que le cordon ne soit clampé qu'après avoir cessé de battre afin que le nouveau-né bénéficie des vertus contenues dans le sang du cordon jusqu'au bout.

 

 

 

 

Immédiatement après la naissance, le bébé doit être séché dans des serviettes ou
des linges chauds, et placé sur le ventre ou dans les bras de la mère. L'état du bébé
est évalué et on s'assure simultanément de l'aération des voies respiratoires (si
besoin est). Il est important de maintenir la température corporelle du bébé; les
nouveau-nés exposés au froid d'une salle d'accouchement peuvent subir une
baisse sensible de température et souffrir en conséquence de problèmes
métaboliques. On évitera une chute de la température du nouveau-né en le mettant
ou contact du corps de sa mère.

 

=> Dans le cadre d'une naissance normale et d'un nouveau-né en pleine santé, rien ne justifie d'enlever le bébé à sa mère. Le peau à peau avec la maman, outre l'importance de ce premier contact à tous les niveaux pour la mère et l'enfant, est le meilleur moyen pour le bébé de maintenir sa température corporelle.

 

 

 

 

 

 

 

Il ne s'agit pas là d'une liste exhaustive mais de quelques exemples de ce qui peut être demandé dans un projet de naissance. Pour de plus amples informations, je vous invite à consulter le guide dans son intégralité ici

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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 21:32

 

 

 

Qui ne s'est jamais demandé comment le bébé vit sa propre naissance ?

 

On dit toujours que la naissance est le premier vrai traumatisme, mais heureusement, on l'oublie vite. Mais est-ce si sûr que cela ? Ne garde-t-on vraiment aucune trace de ce premier traumatisme ? Et quand bien même on oublierait tout, ne peut-on pas rendre ce moment doux et serein? Voilà le postulat de Frédérick Leboyer dans son livre Pour une naissance sans violence1.


Cet ancien Interne des hôpitaux de paris et Chef de clinique de médecine de Paris nous donne les clés de la naissance idéale, après avoir dépeint à travers les yeux du bébé l'accouchement tel qu'il était pratiqué avant la rédaction de cet ouvrage (et qui, pour la plupart des protocoles, est toujours malheureusement d'actualité).


Une sage-femme qui meugle "poussez madame, poussez", une lumière crue, des gestes invasifs, voilà ce que F. Leboyer cherche à changer dans la salle de naissance.


Il encourage les sages-femme et médecins à parler à chuchoter, à baisser les lumières pour ne pas agresser le bébé, il invite la maman à rassurer son enfant par le toucher...


Voilà un ouvrage que tout le monde, futur parent, obstétricien, sage-femme devrait lire. Il ne s'agit pas d'un énième livre de vulgarisation médicale mais d'un essai où le protagoniste est le bébé, lui qui n'apparaît souvent que comme objet il devient partie prenante et ce point de vue nous amène à nous interroger sur les pratiques médicales qui entourent la naissance.


A lire et relire, à chuchoter au creux de l'oreille de la femme en travail pour lui donner la force et la sérénité nécessaires à un accouchement en douceur.



 

 

Cet instant de la naissance,

apprenez à le respecter.

Moment fragile, mouvement subtil,

insaisissable autant que celui de l'éveil

au matin.

On est entre deux mondes,

sur un seuil.

 

L'enfant est là, qui hésite.

De grâce, n'allez pas le pousser !

Voulez-vous le faire tomber ?

Laissez ce petit être

entrer comme il l'entend,

à son allure, à son rtyhme,

Laissez-le prendre son temps.

 

Voyez l'oiseau prendre son vol,

voyez-le lourd et maladroit,

traînant des ailes qui l'encombrent,

voyez-le gauche et puis...

voici qu'il vole !

Il a quitté la terre, c'est l'air qui le porte, le fait gracieux,

léger.

Quand donc est-il passé d'un royaume dans l'autre ?

C'est si subtil que l'oeil ne peut le saisir.

Subtil comme d'entrer ou de sortir

du temps.

 

Et puis, voici la marée qui monte, imperceptible,

irrésistible

et qui se met à redescendre.

A quel moment s'est-elle renversée ?

Avez-vous l'oreille assez fine

pour entendre l'océan

respirer ?

 

Oui, cette naissance,

cette vague qui se détache de la vague,

naît de la mer sans la quitter,

n'y touchez pas avec vos mains grossières.

Vous n'entendez rien aux mystères.

L'enfant en vient,

laissez-le faire : il sait.

 

Laissez-le, voyez,

une vague le pousse sur le rivage,

une autre le reprend, le pousse un peu plus haut.

Une autre encore

et le voilà sorti des flots.

La terre le porte.

Il est libre de l'onde

et affolé de l'être.

Ne troublez rien.

Attendez.

C'est la première aube.

Laissez alors à cette aurore

toute sa grandeur, sa majesté.

Attendez, attendez

laissez à la naissance

toute sa lenteur, sa gravité.

Cet enfant, pour la première fois,

s'éveille.

Ne troublez rien alors qu'il quitte

le royaume des songes.

Voyez,

un pied court encore et s'attarde au jardin du rêve,

l'autre vient de heurter

le bord du lit !

On a sauté dans la durée,

on a quitté l'éternité.

Cet enfant s'est mis à respirer ! 2

 

 

 


1. LEBOYER, Frédérick. Pour une naissance sans violence. Paris : éditions de Seuil, 1980. 156 p.

2. p 75.

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