Les résultats des bénéfices de la présence de la doula, tant pour la mère que pour le bébé, ont été amplement documentés. Les études de recherche réalisées jusqu’à aujourd’hui confirment que la présence de la doula lors de l’accouchement favorise le bien-être de la mère et du bébé, entraîne une diminution de la médication et de la nécessité d’interventions obstétriques pendant l’accouchement et permet d’économiser de l’argent, tant pour les individus que les institutions hospitalières.
Les premières preuves scientifiques qui soutiennent les bénéfices de la doula dérivent de 6 études de contrôle menées à bien par les Docteurs Marshall Klaus et John Kenell : deux au Guatemala, l’un deux portant sur 136 femmes et l’autre sur 465 ; une étude à Houston, Texas, avec 416 femmes ; et un portant sur 192 femmes à Johannesburg en Afrique du Sud. Les cinquième et sixième études furent menées respectivement à Helsinki, Finlande et au Canada, et bien qu’elles furent plus modestes, fournissent également des résultats qui appuient la thèse des bénéfices de la présence de la doula.
Le Dr Kenell, à travers la méta-analyse des études susmentionnées, reporta les bénéfices suivants :
- Diminution des césariennes de 50%
- Diminution de 25% de la durée du travail
- Diminution de 40% de l’administration d’ocytociques de synthèse
- Diminution de 30% de l’administration de médicaments pour soulager la douleur
- Diminution de 40% de l’utilisation des forceps
- Diminution de 60% de la nécessité d’utiliser une anesthésie péridurale.
Au-delà de la naissance, on mit en évidence dans ces études une relation directe entre la présence de la doula et quelques effets sur la mère après l’accouchement, comme l’amoindrissement des saignements, la réduction de la douleur post-partum, une diminution de l’anxiété, ainsi que des gestes et une attitude plus positifs et chargés d’une meilleure interaction affective avec leur bébé.
On observa également une augmentation du nombre de mères qui décidèrent d’allaiter leur enfant ainsi qu’une diminution des difficultés d’allaitement, une diminution des reflux, gripes, toux, manque d’appétit et diarrhées chez les bébés et une réduction du coût des services de santé, en plus d’une plus haute satisfaction des mères quant à leur accouchement. On trouva même une différence dans la relation affective dans le couple.
A partir de la publication des premières études, plusieurs autres sont venues s’ajouter tant les bénéfices apportés par la présence de la doula semblaient importants. Les preuves scientifiques, nouvellement mises à jour, sont reportées dans une évaluation des études sur les doulas, réalisée par Hodnett et publiée dans Cochrane Review : « Support from Caregivers During Childbirth", Issue 2, In Pregnancy and Childbirth Module of the Cochrane Database of Syst. Reviews. Issue 2, 2000 ; Oxford : The Cochrane Collaboration ». Les conclusions de cette méta-analyse donnèrent le jour à la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé, indiquant que :
« pour les bénéfices reportés et l’absence de risques associés au soutien durant l’accouchement, on doit faire tous les efforts possibles pour s’assurer que toutes les femmes reçoivent un appui psycho-émotionnel durant l’accouchement. Le soutien de la doula doit inclure sa présence continue et fournir des mesures de confort et de soulagement ».
De plus en plus d’études sont publiées et les preuves des effets du soutien lors de l’accouchement s’accumulent […]. L’un des critères les plus intéressants qui affectent les résultats est la continuité dans le soutien lors de l’accouchement. Quand la présence du soutien est intermittente (le soutien offert par les infirmières, les sages-femmes et les étudiants en obstétrique), les résultats sont significativement moins positifs qua quand le soutien est continu (la doula qui ne s’éloigne jamais de la mère). L’American Journal of Obstetrics and Gynecology publia une méta-analyse de onze études, qui incluait en tout plus de 5000 femmes : "A Comparison of Intermittent and Continuous Support During Labor: A Meta-Analysis", réalisée par Scott, Klaus et Berkowitz en 1999, dans laquelle ils comparent le soutien continu et le soutien intermittent et qui fait apparaître les résultats suivants quand la mère est soutenue par une doula :
- Réduction d’analgésie de 35%
- Réduction de l’induction médicale du travail de 71%
- Réduction de l’utilisation des forceps de 57%
- Réduction des naissances par césarienne de 51%
- Réduction de la durée de travail d’une moyenne de 98 minutes.
Il est intéressant de noter que quand le soutien fut intermittent, les résultats ne furent pas aussi spectaculaires.
De même, on publia une méta-analyse de cinq études en Amérique du nord (qui inclurent des femmes de niveau socio-économique moyen et qui furent accompagnées par leur conjoint ou toute autre personne chère, en plus de bénéficier du soutien continu d’une doula. Cette méta-analyse débouche sur les résultats suivants :
- Réduction de l’anesthésie épidurale de 16%
- Réduction des forceps et ventouses de 32%
- Réduction des naissances par césarienne de 21%
Les études de recherche sur les bénéfices de la doula à long terme n’a fait qu’augmenter. Une publication dans le Journal of Women's Health & Gender Based Medicine "The Obstetrical and Postpartum Benefits of Continuous Support During Childbirth" Vol. 8, N° 10, 1999, examine tant les effets à court qu’à long terme du soutien lors de l’accouchement pour a mère et son enfant. Les résultats indiquent clairement que les effets du soutien s’étendent jusqu’à plusieurs mois après l’accouchement. Les bénéfices immédiats pour les mères incluent une diminution de l’anxiété, des sentiments plus positifs au sujet de la naissance l’habilité à avoir une attitude plus participative lors de l’accouchement. Les femmes qui bénéficièrent du soutien d’une doula étaient plus disposées à allaiter leur enfant et se sentaient plus proches de leur bébé que celles qui n’avaient pas eu le soutien d’une doula.
Les effets à long terme incluent une diminution du nombre de dépressions post-partum, une augmentation de l’estime de soi et une augmentation de l’allaitement exclusif. (avec ses multiples avantages psychologiques et nutritionnelles). Deux mois après, les mères étaient plus sensibles aux nécessités de leur bébé.
La publication scientifique la plus récente est “Continuous Labor Support for Women During Childbirth” Cochrane Review. Helen Hodnett. Maternity Center Association, Julio 2003. Il s’agit d’une méta-analyse portant sur 12791 femmes, sur 15 études et dans 11 pays.
Les résultats sont :
- Moins de médicaments pour soulager la douleur et d’anesthésie épidurale
- Moins d’application de forceps et de ventouses
- Moins de césariennes
- Plus grande satisfaction des mères face à leur accouchement
"Le soutien continu pendant l’accouchement doit être la norme et non l’exception. On doit le proposer à toutes les femmes et leur permettre de compter sur l’appui des personnes qu’elles choisissent pendant leur accouchement".
[…]
L’explication de ces résultats si impressionnants réside dans le fait que l’accouchement, la naissance et le post-partum immédiat sont des périodes d’ouverture et de sensibilité inhabituelles chez les mères. Les soins apportés lors de ces périodes sensibles ont des conséquences qui affectent leurs croyances internes, leur corps, leurs habilités au maternage et leur relation avec leur bébé. Cet impact si puissant est une arme à double tranchant ; dans l’oportunité de faire le bien on trouve également la potentiel de faire mal.
[…]
GUADALUPE TRUEBA
Guadalupe Trueba est éducatrice périnatale certifiée par Lamaze International, Membre du Conseil d’Education de Lamaze International, Doula certifiée par DONA, Coordinatrice de la Spécialité en Education Périnatale à l’Université Anáhuac à México City et a consacré plus de 25 ans de sa vie professionnelle à la santé des femmes et de leur famille.
Traduction réalisée par moi-même (merci de votre indulgence) et autorisée par Guadalupe
Crédit photo : amcdawes
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